Le Népal se prépare à mettre en place un système de suivi numérique obligatoire pour tous les visiteurs étrangers. Une mesure qui divise et soulève de grandes questions sur la sécurité, le tourisme et la liberté de voyager.
Un système de suivi numérique obligatoire dès janvier
Une décision radicale au nom de la sécurité
À partir de janvier prochain, le gouvernement népalais prévoit d’introduire un suivi en ligne obligatoire pour tous les touristes étrangers, quel que soit leur type de voyage. Cette mesure, présentée comme un outil de sécurité et de gestion des urgences, vise à mieux localiser les visiteurs lors d’incidents, de catastrophes naturelles ou de disparitions, particulièrement fréquentes dans les zones de trekking.
Concrètement, chaque voyageur devra s’enregistrer via une plateforme numérique dès son arrivée. Le système permettra aux autorités de suivre en temps réel les déplacements dans tout le pays : régions reculées, itinéraires de trek, zones urbaines ou rurales. Selon les autorités, ce dispositif pourrait sauver des vies, réduire les délais de secours et améliorer la coordination en cas d’urgence.
Des inquiétudes sur la vie privée et les libertés
Si le gouvernement défend une mesure « indispensable », elle suscite de nombreuses critiques. Plusieurs ambassades étrangères ont déjà appelé leurs ressortissants à la vigilance, évoquant la situation politique tendue du moment et l’opacité de certaines décisions.
Les inquiétudes portent principalement sur la protection des données personnelles, l’usage potentiel du suivi à d’autres fins que la sécurité, et le manque de clarté quant à la durée de conservation des informations collectées. Les organisations internationales du tourisme soulignent que cette surveillance pourrait également affecter l’image du Népal, pays jusqu’ici reconnu pour l’hospitalité et la liberté laissée aux voyageurs indépendants.
Quel impact pour le tourisme au Népal ?
Un secteur déjà fragilisé mais toujours attractif
Malgré ces controverses, le Népal continue d’attirer près d’un million de visiteurs par an, porté par les treks emblématiques des Annapurnas, de l’Everest, du Langtang ou du Mustang. Le suivi obligatoire pourrait toutefois freiner certains voyageurs, notamment les randonneurs indépendants, traditionnellement nombreux à parcourir le pays en autonomie. Les professionnels du tourisme, de leur côté, attendent des explications plus précises. Beaucoup espèrent que le système sera transparent, sécurisé et réellement utile, sans alourdir l’expérience du visiteur ni dissuader les nouveaux arrivants.
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